Ceci était la soirée de nos rêves… Que l’on nous pardonne ce petit emprunt à la couleur de Miró, mais reconnaissez avec nous qu’il y avait de quoi se pincer lorsque, le 5 octobre, devant une Halle aux grains de Brioude archicomble, on clôturait trois mois d’exposition des œuvres d’un génie universel par une conférence de son petit-fils et de son céramiste sur l’œuvre sculptée de Miró et ses techniques.
Joan Punyet Miró, après avoir jeté dans la salle une assiette peinte « industrielle » pour bien montrer son peu de valeur, évoqua longuement la figure aimée de son grand-père à partir d’un document photos-vidéo-entretiens réalisé par lui-même et en s’appuyant sur le souriant Joanet Artigas qui fut le céramiste et l’ami de Miró. Les anecdotes, les citations, les explications sur l’art du feu illustrait le propos, les photos parlaient de la vie familiale, des amis et pas une mouche ne volait dans la salle.
Joan Punyet rappela que Miró aimait se comparer à un jardinier très attaché à sa terre. « La terre si l’on veut qu’elle produise, il faut la travailler ». C’est ce que faisait Miró, patiemment, simplement, librement, toujours à l’écoute du réel. L’image du jardinier côtoyait celle du génie universel, lui donnait une humanité paisible et accessible. Le ciel, le soleil, la lune nous devenaient familiers, les étoiles brillaient dans les yeux des spectateurs, les oiseaux quittaient les toiles pour se poser sur les piquets du jardin de « La Ferme », Miró était notre grand-père à tous… Moment de grâce.